Le soleil est revenu, c'est pas malheureux.
Ca valait le coup de rester dans le coin, avec le ciel bleu c'est encore plus beau !
Je pars à 8h, je suis sans doute le premier, les 2 camping cars dorment encore à poings fermés (volets fermés parabole déployée...), le campingcariste est rarement du matin (tant mieux)
Si je suis le premier et que je ne traîne pas trop je serai peinard.
Je pars en direction du glacier Isbreen (ou Oksfjordjokelen je crois avoir vu vu les deux noms), si je ne dis pas n'importe quoi (si j'a bien compris l'explication en anglais) c'était le dernier glacier d'Europe continentale à se jeter dans la mer, sinon il faut aller au Svalbard, au Groenland, (Islande ?)
C'était, parce que ça ne l'est plus...
Je n'ai volontairement pas regardé de photos pour garder l'effet de surprise.
Les 3 premiers kilomètres passent tout seuls c'est glissant mais sans plus, par contre avec ce qu'il est tombé hier je suis trempé rapidement.
Le sentier est en montagne russe, on est au niveau de la mer, donc, et il ne doit pas monter beaucoup plus haut que 20m d'altitude.
Mais c'est boueux et bien casse gueule.
Je me vautre plusieurs fois. Une fois un peu plus violemment que les autres.
Mon genou et mon tibia gauche s'éclatent contre un rocher... au bruit et à la douleur je suis persuadé de m'être pété au moins un des deux... Je me relève... je tiens de bout... j'ai mal mais ça ne semble pas pété... bon ben on continue !
Je finis par arriver, 2h40 pour les 6 kms sans pause ça donne une idée de l'état du sentier pour le peu de dénivelée qu'il y a.
Le glacier n'arrive plus dans la mer et il est beaucoup plus haut que je le pensais, impossible d'approcher plus.
Je pensais au moins qu'un sentier y montait, s'il existe je ne l'ai pas trouvé et s'il existe c'est de l'alpinisme et c'est trempé, je ne suis de toute façon pas équipé.
Je me pose donc deux heures avec les Huitriers Pie et les Goélands.
Personne, je suis absolument seul (on comprend mieux en voyant le sentier) ce n'est pas un problème (sauf si je m'étais pété le genou). C'est aussi ça de partir seul et de vouloir être seul, s'il m'arrive un truc je dois me démerder... seul. Bon je serais rentré en rampant mais j'aurais mis un peu de temps !
Je rentre, le sentier est toujours aussi pourri sur la première moitié. Je croise les premières personnes de la journée au milieu, ils font griller des saucisses... et la vue n'est pas moins belle, la proximité du glacier et de la chute d'eau en moins, ils n'ont pas perdu au change.
Je rentre cuit et trempé, je n'ai pas envie de trop rouler, je me trouve un parking avec une vue 5 étoiles.
C'est un peu en pente mais ça fera l'affaire. Là encore je suis à 26kms à vol d'oiseau du glacier et 59 par la route, voilà pourquoi les distances se calculent en heures et pas en kilomètres par ici.
Je retrouve des moustiques au moment où je repasse sous le 70ème parallèle, ça ne manquait pas, on s'éclate, enfin je les éclate... et je leur fais fumer les spirales, du coup ils n'approchent pas trop. Quelques taons aussi la nouveauté !