Le blog de mickael26

Ce matin je me réveille au doux son de l'hydravion. Et oui c'est un peu la spécialité locale, apparemment il y a un taxi et comme c'est plus pratique qu'en voiture il a un hydravion ! Normal nous sommes en Finlande pays aux 188000 lacs et presque autant de piste d'amerrissage.

Deuxième occupation du jour (après le petit déj faut pas déconner) inverser cette maudite roue collée.

Je me dis que j'ai eu du bol de ne pas crever sur l'autoroute...

Impossible de l'enlever... puis comme j'en ai marre, je dévisse chaque écrou d'un tour, et fais un tour de parking.

La roue s'est décollée, me voilà soulagé... 

Je roule peu, je ne veux pas passer à Inari (village) avant demain.

Mais je veux voir ce fameux lac (d'Inari)

Grosse déception, il y a peu de points de vue sur le lac pourtant immense...

Les quelques parkings sont pris d'assaut. J'emprunte plusieurs pistes autorisées (les autres sont privées)

Pas moyen de trouver une place au bord du lac et je n'ai pas envie de faire un créneau (et surtout de m'entasser mais vous vous en doutez).

Je reviens en arrière de quelques kilomètres.

Je me pose dans la forêt tend le hamac (celui avec moustiquaire cette fois), ne prends pas la peine de faire un hamacfie, et fais la connaissance du mésangeai imitateur ! Belle rencontre, ça semble être le chocard à bec jaune de la taïga (il vient réclamer à manger, je ne le savais pas et du coup je me demandais bien pourquoi il m'approchait à 2 mètres)

Je vais faire un tour dans la taïga, il semble y avoir le lac d'Inari pas loin et finalement je reviens sans avoir atteint le lac parce que je ne sais pas trop s'il est à 500m ou à 5 km et retrouve le confort de mon hamac !

Soirée tranquille, ici ils font du feu avec des palettes (ça aussi je ne le savais pas) mais ils ne prennent pas la peine d'enlever les clous... je m'aperçois que je suis garé au milieu de centaines de clous... 

Bon je n'ai pas crevé mais désormais je ferai gaffe à chaque parking !

Je me lève dans la nuit parce qu'il y a une bonne probabilité d'aurore boréale, ambiance particulière au milieu de la taïga, il fait sombre mais sans doute pas assez pour les aurores. Pas un bruit, je m'attends à voir sortir un ours ou un glouton n'importe où... mais non !

Je retourne finir ma nuit !

Il est 2h du matin, la pluie me réveille ! Ca tombe fort !

Branle bas de combat, je suis garé sur du sable au bout d'une route en terre...

Je n'ai pas envie de m'embourber ici, je m'en vais chercher un morceau de goudron.

Depuis ma panne de l'autre jour je n'ai pas trop envie d'avoir à appeler une dépanneuse...

Je redécouvre la nuit, mais ce n'est pas encore la nuit noire, même à 2h du matin, je roule quelques kilomètres, le premier parking fera l'affaire c'est juste pour finir ma nuit.

Au réveil le brouillard est encore bien présent. Je me suis sans doute affolé pour rien, il n'est pas tombé grand chose... mais au moins je me rendors sur mes deux oreilles !

Je me décide à partir pour la Finlande. Mais avant je veux faire un ultime crochet à Kirkenes.

Kirkenes c'est un autre de ces noms que je vois sur la carte depuis trop d'années pour ne pas aller au moins y faire un tour. Ca fait quand même une centaine de kilomètres de détour mais je ne suis plus à ça près, et comme pour le Varanger et le Cap Nord, même si je reviens un jour en Norvège, pas dit que j'ai assez de temps pour y revenir.

Arrivé à Kirkenes, j'entends des sirènes de police et vois des gyrophares dans mon rétroviseur... je me serre... pour le laisser passer... Merde c'est pour moi ! Je suis à peu près certain de n'avoir enfreint aucune règle de conduite... je me gare.

Je m'attends à me prendre une prune et elles sont salées en Norvège...

Non c'est juste un contrôle d'identité, je ne sais pas s'ils voient souvent des français par ici...

Un tour dans Kirkenes c'est vite fait et rien de particulier.

Je vais faire un tour un peu plus loin et longe la frontière russe (infranchissable évidemment, en pensant à ce voyage il y a plusieurs années j'envisageais un passage en Russie avec retour par les pays baltes, ce n'est même plus la peine d'y penser)

Si j'avais trouvé un coin sympa j'aurais passé la nuit au bord de la mer de Barents... mais je me dis que plus je repousserai et plus j'aurais envie de repousser.

Ravitaillement à Biltema pour les réglisses salés, dernières courses norvégiennes.

Dernier clin d'œil de la Norvège, des dizaines de phoques sur un banc de sable à quelques encablures de la frontière... En voici beaucoup plus que ceux que j'ai vu depuis le départ en une seule fois !

C'est à contre cœur que je me dirige vers la Finlande, repensant à tous ces moments que je viens de passer depuis 3 mois... la Finlande aussi a sans doute plein de choses à m'offrir.

Pour me remonter le moral une petite glace au chocolat ! J'attendais la Finlande pour refaire le plein de gazole, même au milieu de la taïga, dans la seule station service à des dizaines de kilomètres, ravitaillé par les corbeaux... (même si j'imagine que le gazole vient par la route depuis Kirkenes et non depuis Helsinki....) le gazole est moins cher qu'en France ! 1.50€ ! C'est dire à quel point on se fait allumer chez nous...

Premier étape finlandaise au milieu de la taïga, je vais faire un tour en forêt et au bord des lacs.

Changement radical de paysage, la Norvège semble déjà tellement loin !

Ca y est cette fois je suis au bout du Varanger et comme au Cap Nord je pense que je suis au bout de la Norvège.

De toute façon il n'y a pas moyen d'aller plus loin.

J'ai l'impression qu'on bascule un peu (déjà !) dans l'automne, ou alors je me suis pris un coup au moral avec la fin du jour polaire...

Je redescends donc vers le Sud, et cette fois c'est sûr je ne remonterai que très peu vers le Nord, globalement ça sera plein Sud.

J'ai également atteint le point le plus éloigné à près de 4100 kms.

Ca sent aussi la fin de l'Arctique et de la Norvège, mais j'ai encore pas mal de choses à voir en redescendant.

Du coup je quitte la péninsule. Je m'arrête à Nesseby, également réputé pour ses oiseaux... là encore pas grand chose, j'arrive sans doute trop tard en saison, je me suis également dépêché d'aller à Hornoya parce que les macareux partent en principe début Août (j'avais peu de marge)

Je repasse à Vadso, ravitaillement puis me pose au bord du Varangerfjorden.

Le vent souffle de plus et c'est de plus en plus gris.

Je me trouve une place à l'écart de la E6 que je viens de retrouver.

Soirée tristounette il pleut même un peu... étrange sensation de passer de l'été à l'automne en quelques heures!